Tchekhov est un auteur à l'oeuvre fragile et il est facile de le rendre ennuyeux ou de le dénaturer. Tel n'est point le cas de la mise en scène de Julie Brochen, grande connaisseuse du maître russe. Dans sa version des Trois Soeurs, les tensions entre personnages sont moins feutrées que dans d'autres mais Tchekhov est respecté, ni dénaturé, ni ennuyeux. Pour autant, je suis un peu resté sur ma faim. Le programme distribué aux spectateurs, mais aussi le prologue vidéo et l'épilogue vidéo donnant la parole à Ariane Mnouchkine en héroïne théâtrale soutenant l'Ukraine contre l'envahisseur russe nous promettent une nouvelle lecture des Trois Soeurs. Je dois admettre que je ne l'ai pas perçue dans la pièce qui nous était donnée, ne voyant pas en quoi cette fin de règne russe pouvait nous en annoncer une autre. # écrit le 15/09/24
Donner seul sur scène un texte tiré d'un roman n'est jamais chose aisée. Le défi est ici relevé, avec une mise en scène efficace et un bon acteur. La seule question qui vaille finalement pour apprécier l'intérêt de ce spectacle est celle de l'intérêt de ce texte. J'ai apprécié les moment où Colin parle de sa famille ou de ses activités de délinquant; d'autres passages sont moins convaincants. Il ne reste en fin de compte qu'un double questionnement, que le spectateur emporte : après quoi Colin court-il ? Que fuit-il en renonçant à la victoire ? # écrit le 14/09/24
Cette pièce engagée et très bien écrite (fort bien jouée aussi, au demeurant) démonte la façon dont l'Occident instrumentalise la démocratie et autres valeurs universelles pour assoir sa mainmise sur le Tiers-Monde. Cette pièce n'est en rien complaisante avec Khadafi (d'ailleurs, il est plus question de la Caraïbe et de l'Afrique en général que de la Libye). Elle affirme que le Tiers-Monde doit trouver sa propre voie, loin des colonisateurs, sans toutefois définir comment cette voie peut être trouvée, ni dire si la démocratie est une valeur purement occidentale ou bien une valeur universelle pervertie par l'Occident. # écrit le 09/06/24
Ce spectacle, qui met en scène la correspondance de Camille Claudel, lui rend justice de façon très émouvante. La manipulation du papier, pleine de trouvailles aide créativité, complète les mots, ne se contentant pas de les illustrer. # écrit le 05/06/24
Ça commence doucement, lentement même; puis, petit à petit, tout se met en place. Père et fils, clowns musiciens, nous régalent de leur complicité drôle et émouvante, dans un très bel hommage d'un père à son fils, un fils excellent d'expressivité. # écrit le 31/05/24
Issam Rachyq-Ahrad a du talent. Il sait, avec beaucoup de subtilité, marier charme et intelligence pour dresser avec beaucoup d'affection le portrait sensible de sa mère mais aussi, dans un même mouvement, faire passer son engagement contre la haine et le racisme. Quant le spectacle se termine, on regrette qu'il fût si court. # écrit le 25/05/24
On sait qu'on ne vient pas là pour un pensum intellectuel mais pour un moment de légèreté. Les comédiens, la mise en scène et, bien sûr, les textes de Goldoni nous donnent cette légèreté. Dommage que les intermèdes de présentation destinés à laisser le temps aux comédiens de se changer entre deux scènes plombent le rythme. # écrit le 19/05/24 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
Bien que le roman d'origine fût lui-même con situé de dialogues, Marguerite Duras a tenu à le récrire quand il s'est agi de le faire porter sur scène. On trouve dans sa pièce une écriture précise, proche des méandres de la pensée des personnages, sans une once de gras. Courez vite la découvrir, il ne reste plus qu'une seule date ! # écrit le 12/05/24 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
Élisabeth Bouchaud continue son oeuvre pour faire connaître du grand public les femmes de sciences victimes de l'effet Matilda. Dans le cas de Rosalind Franklin, les hommes qui l'ont spoliée lui ont carrément volé les résultats de ses recherches pour se faire récompenser à sa place ! Œuvre très utile, très bien mise en scène par Julie Timmerman. # écrit le 10/05/24
Je ne connaissais pas debbie tucker green. Je ne regrette pas d'être allé découvrir sa pièce. Cette auteure anglaise est au moins l'égale des plus grands noms de l'actuelle école anglaise de théâtre. Si vous aimez le sens du suspense de Lucy Kirkwood, l'art du sous-texte de Martin Crimp, la capacité de créer des situations extrêmes de Dennis Kelly, courez découvrir corde.raide, un bijou d'écriture théâtrale. Et, pour préserver le suspense, lisez le moins de choses possible au sujet de cette pièce. # écrit le 05/05/24