C'est l'histoire de Simone (Sandrine Binet), c'est l'histoire d'Yvonne (Céline Le Coustumer). C'est et aussi l'histoire de Gil (Tom Svaldi) et de Raymond Legendre (Alex Disdier)... Qui étalent leur déboires sous les yeux de Barney (Michaël Louchart), le barman du bar qui est le point de repère de ces paumés de Camden. Tous ces personnages, malgré les cicatrices que leur a infligé les aléas de la vie, n'ont pas perdu espoir et se raccrochent de toutes leur force à quelque gramme d'un possible amour qui viendrait meubler une réalité sordide. Comme Bukowski, Che Walker décrit une réalité crue; c'est vulgaire, mais c'est la vérité vraie, sans filtre. Les personnages évoluent dans le présent, ils jurent, les phrases fusent. Jamais contre un verre d'alcool, toujours à la recherche d'un plaisir brut et immédiat, ils picolent, ils fument des joints et quand l'ambiance est surchauffée, ils se menacent de mort, sortent des armes blanches, se bastonnent à coups de bouteilles de bière ... pour finalement mieux s'étreindre et s'embrasser. Tout au long de la pièce, le texte est craché sur scène, les répliques sont explosives, certaines sont inoubliables. Après une heure trente de parole libre, facilement orientée vers le sexe, l'alcool, la drogue et les petits larcins, le tout sur un fond de musique rock, on ressort forcément ivre. Les comédiens déploient toute leur énergie pour nous faire comprendre qu'au milieu de cette folie ambiante qui est leur quotidien, ces personnages, même si un peu disjonctés, ne sont finalement que de grands humanistes. # écrit le 10/03/14