A l'issue de la longue scène de ménage d'un couple condamné à la misère, la jeune femme se suicide. Le jeune homme voit alors lui apparaître un étrange personnage qui se déclare être l'auteur de cette pièce en grande partie autobiographique. Claude Salama n'est pas Pirandello et on pouvait craindre que ce spectacle n'engendre que l'ennui. Il n'est en rien grâce à des acteurs motivés et habités, et grâce à une mise en scène qui, outre une direction d'acteurs efficace,sait utiliser les ressources d ela musique et de l'éclairage pour nous plonger dans un climat onrique et passionnant ; c'est, paraît-il, la première mise en scène de Vincent Forbice. Ce coup d'éclat est un coup de maître dont nous attendons la suite avec imaatience # écrit le 01/04/22
-Décevant Est-ce du théâtre ? Les comédiennes, sur un ton boulevardier, nous racontent des événements que l'on ne voit pas ou peu sur scène. Ce procédé d'adresse au public, dont Brecht lui-même use avec parcimonie, est vite lassant. On aurait aimé voir les pâtissières vivre véritablement dans leur univers. Nous ne pouvons guère, malgré leur dynamisme, apprécier le talent des comédiennes qui mériterait d'être mis à l'épreuve dans un texte plus complexe et plus riche. # écrit le 19/07/18 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
-Pas trop pour moi Ce n'est pas le genre de théâtre que j'aime et je me suis un peu ennuyé. J'ai apprécié le travail physique et acrobatique des comédiens, mais j'ai perdu une partie du texte (notamment dans la 1ère scène où certaines voix sont transformées). L'intrigue n'est guère que celle d'une bande dessinée. Cela aurait pu être plus séduisant si nous avions été dans le monde magique de la comédie musicale, mais il y a peu de chansons et ce n'est pas le cas. # écrit le 29/07/17 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
-Création plutôt qu'adaptation, Il est positif de voir le Théâtre Michel plein à craquer à l'occasion de cette adaptation de Zweig. Adaptation n'est d'ailleurs pas le mot : il s'agit en fait d'une réécriture qui décale nettement le contenu de la nouvelle. Dans cette mise en scène, les relations entre les époux sont tellement chaleureuses qu'on du mal à croire la femme en danger. Or chez Zweig, elle a peur non seulement du chantage, mais aussi de son mari qui l'observe froidement à distance. Ceci dit les 3 comédiens révèlent de fortes personnalités qui rendent la situation malgré tout passionnante. Je reste en revanche réservé par rapport à quelques idées de mise en scène un peu superflues, donc nuisibles. La "maîtresse chanteuse" est présente non seulement pendant ses rencontres avec la femme, mais aussi comme réminiscence dans l'appartement de celle-ci. Outre la confusion ainsi créée dans l'esprit du public, le personnage perd de sa force. Enfin les décors mobiles qui évoquent FENETRE SUR COUR d'Hitchcock n'engendrent que perplexité quant à leur signification dramaturgique. Mais malgré ces quelques réserves, c'est un spectacle de haut niveau qui confirme la qualité actuelle du Festival Off d('Avignon d'où il est issu. # écrit le 01/07/17 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
Il est intéressant de découvrir et apprécier les succès du passé : celui-ci tient encore la route. Cette pièce fut créée en 1961 au Théâtre Antoine avec Annie Girardot dont la personnalité contribuait sans doute beaucoup à l'intérêt du spectacle. La jeune comédienne qui lui succède aujourd'hui n'a rien à lui envier. Peut-être cette idiote est-elle trop intelligente, mais ne nous plaignons pas si la mariée est trop belle ! Les autres acteurs ont beaucoup d'assurance : bien que ce fût samedi la première, ils avaient déjà joué cette pièce dans d'autres théâtres. Au début, ils parlaient trop vite (sans doute pour créer le fameux "rythme") et on ne les comprenait pas bien. Les choses se sont ensuite mis en place. Il m'a semblé toutefois que le Juge lisait en partie son texte dans un dossier factice. Le sujet (écrit par un auteur confirmé) nous tient en haleine au début. En revanche, la dernière partie (lorsque le seul problème est de savoir si le meurtrier est M. ou Mme ) traîne un peu en longueur. En conclusion malgré ces quelques réserves, ce fut une soirée fort intéressante et d'une excellent niveau. # écrit le 07/11/16 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
-Un spectacle qui trompe Je suis toujours surpris par les éloges que suscitent certains spectacles sur BILLETREDUC et dans ce cas , je suis assez friand des critiques au sens propre, qui révèlent une analyse plus approfondie. Ce DERNIER BAISER de Mozart semble un joli spectacle par son sujet, le décor , les costumes et le talent des interprètes. Cependant je m'y suis fort ennuyé. Pour aller au fond des choses j'ai acheté et lu le texte qui était proposé à la sortie (avec d'ailleurs peu de succès). Je dirai que ce n'est pas un très bon texte : une pièce à 2 personnages autour d'un 3ème personnage absent est un paradoxe difficile que l'auteur n'a pas bien assumé : Mozart n'est pas assez présent, pas assez embarrassant dans cette conversation trop badine dépourvue de fil conducteur. Car n'y a pas non vraiment de sujet : s'il s'agit de savoir qui terminera le REQUIEM, ce thème n'est présent que trop ponctuellement. La charmante Delphine Depardieu joue avec distinction, mais ne rend pas suffisamment compte des angoisses de son personnage. Guillaume Marquet qui a tout à fait la tête de l'emploi, aurait pu aller plus loin dans la composition de ce personnage complexé et rejeté. Bref voilà un spectacle qui passe à côté de ses ambitions et ne nous apporte rien. # écrit le 05/11/16 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
J'appréhendais la traduction de FV Hugo qui passe très bien, malgré sa syntaxe parfois un peu étrange. La mise en scène est bien réglée, les costumes classiques avec un brin de fantaisie flattent l'oeil et facilitent l'écoute. Certains comédiens se transforment astucieusement pour interpréter plusieurs rôles, et après un certain temps d'accoutumance pour situer les personnages et leurs objectifs, on suit l'action avec intérêt. # écrit le 13/06/16 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
-Un moment exceptionnel Les clients de BILLETREDUC sont parfois particulièrement chouchoutés : comme la salle était loin d'être pleine bien que ce fût le soir de Noël, je me suis retrouvé au 3ème rang d'orchestre alors que je n'avais pas réservé pour cette catégorie. Ne le répétez pas ! Il faut croire qu'IRMA LA DOUCE est désormais un classique, puisque cette comédie musicale est toujours efficace plusieurs décennies après sa création. Son grand atout est la musique de Marguerite Monnot (scandaleusement oubliée sur la Fiche événement). D'une grande richesse d'inspiration mélodique (on sait que cette compositrice écrivit beaucoup pour Edith Piaf), usant habilement de certains leitmotivs,elle crée un climat aigre-doux très original. Le livret d'Alexandre Breffort présente, comme certaines chansons d'Aristide Bruant, la prostitution comme une activité sympathique et agréable. N'insistons pas ! Nous sommes dans un univers de fantaisie! Les interprètes sont remarquables. C'est un bonheur de retrouver Nicole Croisille dans un rôle qui semble écrit pour elle (et c'est sans doute le cas dans la présente adaptation). On regrette de ne pas l'entendre davantage chanter, mais c'est sans doute un choix de sa part. Lorànt Deutsch n'est pas un chanteur professionnel (cela s'entend un peu parfois), mais il se tire très bien de la parte musicale et compose par ailleurs son personnage avec beaucoup de finesse et de justesse. Marie-Julie Baup joint à une silhouette agréable des talents indiscutables de chanteuse et de comédienne. Je n'ai pas vu la créatrice du rôle, Colette Renard (peu de gens doivent être maintenant dans ce cas !), mais je suis enclin à penser, sans remettre en cause son grand talent, que Marie-Julie Baup doit présenter un personnage plus juvénile et plus spontané. Le reste de la troupe enchaîne avec brio changements de costumes, chants, danses et dialogues sans se départir de son dynamisme jusqu'à la fin du spectacle. Les musiciens bien que réduits à 6 (mais c'est toujours le cas maintenant au music-hall) sont très performants. Je me suis demandé si le tableau final (Irma devenus mère et Sainte Vierge reçoit l'hommage des Rois Mages) faisait partie de la mise en scène ou avait été ajouté pour le soir de Noël. Cette production (quel dommage !) s'achèvera le 2 janvier. Dépêchez-vous d'y aller, car IRMA LA DOUCE risque d'ensuite disparaître pour quelques décennies! # écrit le 30/12/15 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
Je regrette de dire que j'ai été déçu par ce spectacle que l'on m'avait chaudement recommandé. Il débute par un trop long discours du metteur en scène (Josph Morana). Son adaptation des 24 HEURES DE LA VE D'UNE FEMME, pèche, comme toutes les adaptations de textes non théâtraux, pas ses lacunes et ses insuffisances. La rencontre des deux personnages principaux dans la salle de jeux du Casino est simplement racontée par trois narrateurs. Pour la scène de la rupture, qui a également lieu au Casino, le jeune homme est effectivement assis devant une table que l'on peut supposer de jeux, mais sans accessoires et seul ! La nuit d'amour est évidemment escamotée (comment faire autrement ?) : le jeune homme se contente d'entraîner sa compagne dans une "alcôve" symbolisée par un rideau. Le désarroi intérieur de l'héroïne pendant cette nuit est donc passé sous silence. la distribution ne comporte que quatre comédiens. Ceux qui sont chargés des deux rôles principaux incarnent donc également au début des hôtes de la pension. Lorsqu'ils changent de personnage et de costume, la métamorphose, peu crédible, nous indispose au lieu de nous intéresser. Mais surtout, tous deux ne sont pas à la hauteur des personnages de Zweig. le rôle principal perche sa voix, minaude, nous délivre un texte parfois incompréhensible. Bref, elle est loin de rendre compte de l'intensité des sentiments vécus pendant 24 heures, tant dans la joie que dans la souffrance, par l'héroïne de Zweig. Romain Martin, dans le rôle du jeune homme, n'est pas un mauvais comédien, mais il manque d'épaisseur et de mystère : il reste à la surface de son personnage et ne nous fait pas mesurer chez celui-ci l'intensité de la passion dévorante du jeu. Joseph Morana, en tant que récitant nous fait entendre une jolie voix bien placée : ce n'est déjà pas mal, mais c'est presque tout. Il n'y a rien à dire de la 4ème comédienne, qui incarne l'héroïne âgée, et s'il n'y a rien à dire, cela signifie peut-être qu'il lui manque quelque chose, peut-être plus d'investissement et d'émotion par rapport à ce que lui a demandé le metteur en scène. En revanche le décor, constitué de meubles sans doute banals dissimulés sous de jolis velours, n'est pas désagréable à regarder. En fin de compte, je mets cependant la moyenne, car il est difficile de faire du théâtre (et facile de critiquer ceux qui en font). # écrit le 17/12/15
A mon avis Zweig n'est pas un auteur de théâtre : il a écrit des nouvelles où il s'adresse lui-même directement à son lecteur, dans l'intimité. On ne peut l'adapter au théâtre (pourquoi s'y obstine-t-on fréquemment ?) qu'au moyen de subterfuges discutables. Cependant l'adaptation d'Eric-Emmanuel Schmitt est suffisamment originale pour valoir le déplacement : Si les deux personnages pricipaux sont présents sur sa scène (avec brièvement un troisième comparse : la garçon de café), l'héroïne parle presque seule, assumant pendant presque tout le spectacle les voix des deux personnages tandis que son partenaire reste muet. Ce procédé est assez conforme au récit à une voix qu'est la nouvellle originale. Mais surtout il permet à Clémentine Célarié une formidable prestation : habitée par son personnage avec lequel elle ressent sans doute une adéquation profonde, elle porte presque seule le spectacle à bout de bras, pleurant de vraies larmes qui font couler son rimmel et la barbouillent de noir. Les voiles blancs qui entourent la scène contribuent habilement à créer l'impression de mystère indispensable à ce beau texte sur lequel s'est penché Freud. Un grand moment de théâtre qui restera dans nos souvenirs. # écrit le 15/12/15