Dans un passage célèbre de L'aile ou la cuisse, Louis de Funès mué en incisif critique gastronomique emploie pour décrire le travail d'un cuisinier japonais une virtuosité verbale égale au jeu de celui-ci. Félix Radu commence et termine symboliquement son spectacle assis entouré de livres mais ceux-ci l'imprègnent de bout en bout: c'est cultivé, c'est fin, c'est spirituel, parfois déroutant, souvent décalé jusqu'à un jubilatoire absurde morceau de bravoure autour du rocher de Sisyphe revisité. En ces temps d'obscurantisme rampant et de faciles divertissements, rare et à ne pas rater. # écrit le 22/01/20
On rit certes beaucoup, mais on est aussi souvent touché, voire ému par l'authenticité des énergies que nous convie à partager Emmanuelle Rivière dans sa belle création. Il y a beaucoup de travail dans ce spectacle, que ce soit le fil rouge de sa construction, le ciselage de l'écriture ou la technicité de la mise en scène, danses et autres chants (ah l'extrait de La solitude de Barbara!) mais il ne se sent pas, comme tout ce qui relève de l'art consommé. Certains ou certaines pourraient croire qu'il n'y est question que de thématiques de femmes, mais c'en serait une vision tronquée: ce seule en scène est universel au sens où il s'adresse à et concerne tous. # écrit le 05/01/17