Que de bonnes raisons d'y aller : En effet, ce n'est pas évident d'aller voir un spectacle, écrit, mis en scène ou joué, par quelqu'un que l'on connait. On y va plein d'ardeur et d'envie, forcément. On y va à plusieurs et l'on se dit que ce sera un joli moment de partage. On se cale dans son fauteuil, le noir se fait...et là, angoisse. Et si je n'aimais pas? Si je ne rentrais pas dans le jeu? Si la mise en scène me semblait inappropriée? Bref, en un mot, comment vais-je faire si ça ne me plait pas? Je ne suis pas hypocrite, quand je n'aime pas, je le dis. Aie aie aie, dans quel pétrin me suis-je mise! Donc, disais-je, le noir se fait. Je ne sais pas encore où l'on veut me mener; je suis bonne joueuse, je me laisse faire. Un peu. Pas totalement, au début, c'est vrai. J'apprécie l'enjeu verbal du premier sketches, sa sobriété de mise. Le deuxième me séduit, Et puis voilà, après, je ne sais plus ce que j'ai pensé. J'ai arrêté de penser; Je me suis fait prendre. Au piège? Oui. Emportée dans le tableau, voyageuse de l'histoire et du jeu; Bleufée. Sourire aux lèvres, étoiles aux yeux. Quatre personnages, dites-vous? Mais non, voyons, ils étaient si nombreux! Ah bon. Quatre...j'ai dû mal compter. C'est à cause du vertige... Mais ça ne compte pas. J'ai beaucoup beaucoup aimé le dernier sketch. La mise en scène et le jeu étaient bien au-delà du texte. Ce dernier instant du spectacle ou quand le noir se fait, on se dit "quoi? C'est déjà fini?" J'espère que le claquement impudique de nos mains, désuet moyen de manifester notre plaisir, a rendu aux acteurs une infime parcelle de celui qu'ils nous ont offert. Et qu'ils furent en même temps assez forts pour parvenir jusqu'aux oreilles du meteur en scène, Christophe Seguin! Merci de ce joli moment! Et...merci de ne pas m'avoir mise dans le pétrin! # écrit le 08/02/07