Anne chante, Anne danse, Anne joue. De personnage en personnage, elle nous raconte sa vie de mère célibataire confrontée à la mort lente de l'école publique et accablée par un ensemble d'acteurs de l'enfance et de la famille semblant tous plus déconnectés les uns que les autres quand ils ne sont pas carrément dangereux. Anne nous fait rire mais surtout, Anne nous bouleverse en pointant du doigt ce qu'elle appelle à juste titre la responsabilité du lien filiale. Car on parle beaucoup de charge mentale mais encore trop peu du jugement permanent que subisse les mères, mères qui sont évidemment la cause de tous les maux de leur marmot car bah c'est bien connu, il n'y a que ceux qui ne font rien qui ne font pas d'erreur. Anne nous raconte comment elle a accompagné son fils jusqu'à aujourd'hui, fils qui n'avait de problème que ceux que des adultes moyennement compétents lui inventaient et comment tous ces adultes se sont acharnés à l'enfoncer elle. Pourtant, inlassablement, oubliant souvent ses propres besoins et ses propres émotions, elle a pris ses décisions avec un unique objectif, le bien de son enfant, quitte parfois à ce que cela lui crève le coeur mais peu importe l'issue des batailles, comme elle le dit si bien, cette guerre qu'elle mène pour son fils, elle finira par la gagner. Merci donc Anne Cazenave pour cette performance sincère et juste, jamais larmoyante, qui éprouve autant qu'elle libère et n'oublions pas que la perfection n'existe qu'à travers la subjectivité et qu'il n'y a donc pas de mères parfaites mais que des mères qui font de leur mieux ... ce que Anne fait, avec le courage et la dignité qui font sa force. Un mot : bravo. # écrit le 07/12/23