-Je n'aimais pas Baudelaire ? J'adore cet OVNI et... Baudelaire !
10/10
Je n'aimais pas Baudelaire. Je l'avais tellement mal appris que je n'en avais rien compris dans mes années lycée... Laurent Jérôme, je ne le connaissais pas. Pourtant sa simplicité radicale, son côté Albatros égaré sur les planches m'a d'entrée de jeu complètement étonnée ! Le voir comme ça, seul sur ce plateau dépouillé, comme égaré au milieu des mots très précis, se débattant dans une pensée tourmentée et pourtant précieuse sous les voiles d'un érotisme aussi noir qu'une quête spirituelle, la connivence immédiate avec le public m'a vraiment sidérée. Or Laurent Jérôme est vraiment lui-même, parce qu'après le spectacle quand il vous parle il n'y a aucune rupture dans son phrasé singulier et sa gestuelle toujours retenue... J'avais cru voir et écouter un personnage possédé par Baudelaire, j'ai rencontré un homme de goût irrésistiblement passionné et passionnant dans son engagement artistique ! De digression en digressions, ce n'était, donc, pas un exercice de style, mais le cheminement protéiforme (formes rimées ou en prose) d'une pensée toujours en quête de beauté supérieure et qui finit par réinventer la vraie poésie : "à l'insu de l'artiste" ! Rien de mécanique dans les enchaînements, d'où l'émotion qui nous emporte du début à la fin ! C'est bien un spectacle vivant ce moment qui m'a fait enfin comprendre ce qu'est la poésie et combien la beauté est une notion qui vit, qui vit... Qui vit ! # écrit le 18/12/23