C'est un très drôle de cadeau que nous offre ici Jean Bouchaud, qui nous plonge dans l'univers d'une cellule communiste du Paris d'après-guerre. L'auteur, qui pointe du doigt la croyance naïve du militant populaire en l'idéal stalinien, tourne en dérision l'idéologie imposée aux membres du parti, et finit par la dénoncer, ouvrant les yeux du spectateur, qui riait jusque là, sur la réalité du régime dictatorial de l'ex-URSS. L'on peut se réjouir également d'une mise en scène simple et concrète, et de l'interprétation des acteurs qui, sans cabotinage, parviennent à nous faire passer du rire à l'émotion la plus vive. A voir!!! # écrit le 26/03/08
J'ai assisté, le 31 décembre au soir, à la première de ce Labiche méconnu qui, je le dis sans trop de risque, devrait connaître, sous peu, un succès certain. Les acteurs, comme la mise en scène, servent à merveille ce texte vaudevillesque et emporté. Certes, après cela, on peut penser que Labiche stagne encore et toujours dans l'ombre de l'inégalé Feydeau, ou qu'il n'a pas su, comme ce dernier, traverser les siècles, et que son théâtre emploie une forme dépassée, désuette, qui n'a plus cours aujourd'hui. Certes, on peut le penser... mais l'on se tromperait, et à plus d'un titre encore, surtout si l'on se figure qu'il s'agit là (citons Brook) d'un "théâtre mortel". C'est au contraire un théâtre drôle, fou à souhait, et où il fait bon vivre. Maman Sabouleux nous le prouve. Ici, Labiche s'amuse à titiller (citons Anouilh) "l'insecte (...) le plus sordide de la galerie des insectes : l'insecte petit-bourgeois roi", et le fait se confronter à celui de la campagne, veinal et sans vergogne : le gros-paysan moustique. Quand le rat des villes se retrouve nez à nez avec le rat des champs, entre ces deux mondes qui s'opposent et se ressemblent, la réaction est explosive. Et c'est le mot juste puisqu'une heure durant, le temps de la pièce, on explose de rire. # écrit le 02/01/08