D'abord, le grand intérêt de ce spectacle est le texte. Découverte de l'écriture de Montherlant, un peu oubliée et pourtant si poétique, si riche. De plus, ce texte n'est pas l'un des plus connus de l'auteur et c'est une découvert: âpres, tendus, denses, les mots portent, créent sensation et émotion. Le décor aussi crée de suite un univers dans lequel on se projette d'évidence, entre réalité et fantasme. Bravo. Par contre, grande déception quant au jeu des deux acteurs principaux. On a l'habitude de voir Michel Fau empoigner les textes avec une sorte de théâtralité vive, souvent inattendue, riche en rebondissements. Mais de plus en plus, je trouve qu'il en fait une mécanique, un effet, et que cela tourne de plus en plus à vide. Je m'étais déjà dit que, malgré la séduction de sa présence, un peu de sincérité pure, d"humanité lâchée ne nuiraient pas à son interprétation (dans Ibsen, cela manquait fortement...)Là, dans l'organicité des émotions que la pièce réclame, cela saute encore plus aux yeux. La première partie marche, la seconde non, quand il y faudrait une émotion non surjouée. Et cela manque cruellement ici, dans ce "grand jeu" perpétuel que l'acteur ne quitte jamais. On voit là les limites du genre.... Quand à Léa Drücker, elle est efficace, intelligente, plutôt virtuose mais n'arrive pas à s'affranchir de la forme, ne parvient pas à dépasser l'exercice de style. Cela reste donc une forme, sans que cela ne touche réellement. Dommage car la pièce y perd cruellement en portée. A trop vouloir faire... bref, allez-y pour l'auteur. Ou lisez-le... # écrit le 25/06/13
Le plafond de ce théâtre est très beau... C'est je crois la seule chose que je retiendrai de ce spectacle si content de lui, si peu "sincère", joué avec tant de contentement de soi par des acteurs tous à peu près unanimement dans le sur-jeu. Et dans une absence surtout de netteté dans les intentions qui témoigne d'un vrai manque de sens dans ce spectacle vain; j'ai eu la désagréable sensation de voir des auditions d'acteurs qui voudraient se faire remarquer, chacun faisant son numéro. C'est, en ce sens, le manque de générosité qui trouble le plus dans ce spectacle, le manque aussi d'une énergie qui défendrait vraiment un texte, un propos et qui ne se résumerait pas en gesticulation et poses vaines et prétentieuses... Des corps nus, des rires sardoniques, du sang et de la bave ne font pas forcément un bon spectacle. Cela, le metteur en scène ne l'a apparemment pas compris.. bref, oui, cela me révolte! c'est dit! # écrit le 08/10/11