" Message personnel " est une autofiction à l'écriture ciselée, dans laquelle Jessé transforme en art ses blessures et ses fragilités. " Message personnel " est aussi un exercice où il nous révèle sa maîtrise de l'exercice du stand-up, sachant intégrer à son spectacle tous les imprévus que lui apportent les incertitudes du spectacle vivant et les bénéfices d'un très incisif jeu avec le public. En quelques mots, " Message personnel ", c'est à la fois très drôle et fort émouvant, tout en étant très intelligent. D'aucuns se demanderont si Jessé sera capable de transformer l'essai , s'il aura encore quelque chose à dire après ce spectacle dans lequel il se livre déjà beaucoup. Gageons que son talent continuera de l'aider transformer ses fêlures en spectacles, que ce soit encore dans la veine autobiographique ou dans d'autres domaines. # écrit le 01/11/24
On sait désormais que la période d'épuration qui a suivi la Libération de la France après la Deuxième Guerre Mondiale fut marquée par des excès. Revenir sur cette période requiert d'autant plus de finesse et de sens de la complexité. Je n'exclus pas que les intentions de Jean-Philippe Daguerre, l'auteur de la pièce, n'en soient pas dépourvues, sans en être toutefois certain. Admettons que ses intentions fussent nuancées. Las ! il y loin de la coupe aux lèvres. Comme maints auteurs de pièces de structure narrative, il sème des indices au fil de la pièce, tel le Petit Poucet des petits cailloux le long de son chemin. Mais, en guise de petits cailloux, Daguerre sème des pavés. La plupart des rebondissements sont téléphonés et sa pièce est une succession de grosses ficelles dans un emballage très bavard. Alors, comme les comédiens jouent bien (Romain Lagarde est même excellent) et que la pièce ne dure qu'1h20, on ne s'ennuie pas trop mais ce théâtre-là sent quand même beaucoup la poussière. # écrit le 30/10/24
-Colette et la naissance de sa vocation littéraire
7/10
Le texte qui nous est donné constitue un montage de fragments de divers textes de Colette : La Maison de Claudine, Sido, L'Entrave, Paysages et portraits, Le Képi, Journal à rebours Ce montage est habile – on ne se rend pas du tout compte qu'il est issu d'oeuvres diverses – et nous donne à entendre le charme un peu suranné de la langue de Colette. On y retrouve des éléments connus, comme le caractère de ses parents, ou sa proximité avec les animaux mais on y découvre aussi son sens de l'humour ou le rôle de son père dans sa vocation littéraire. La cohésion de ce montage en constitue aussi la limite. Colette, était certes cette vieille dame nous parlant de Sido et du Capitaine Colette qui aimait les chats et les chiens. Elle fut aussi beaucoup d'autres choses et ce n'était pas le thème de ce spectacle que de nous narrer ses prises de position féministes, sa vie sexuelle et sentimentale ou sa carrière au music-hall. # écrit le 27/10/24 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
S'agit-il d'une pièce de théâtre ? d'un roman-photo ? du remake d'un célèbre film italien ? S'agit-il de fiction ? S'agit-il de réalité ? S'agit-il du Liban ? S'agit-il d'art, de politique, d'amour ? S'agit-il de rire ? S'agit-il de s'informer ? S'agit-il de réfléchir ? Assurément, je réponds " oui " à chacune de ces questions. Assurément aussi, cet objet artistique non identifié nous offre une belle soirée particulière. # écrit le 25/10/24
Nous voilà bien, avec " La Place ", au coeur de la démarche auto-socio-biographique d'Annie Ernaux, qui fait de sa vie et de celle de ses proches – ici, celle de son père – le matériau de son oeuvre littéraire et sociologique. La mise en scène de Michèle Harfaut et le jeu de Marie Bucher restituent pleinement cet aspect de la démarche d'Annie Ernaux, y compris les douleurs et les émois de son statut de transfuge de classe. Un autre choix important de l'adaptation et de la mise en scène est, par des compléments audio ou vidéo, de magnifier la dimension émotionnelle des souvenirs. Cela donne des couleurs inattendues au style neutre et " à plat " de l'écriture d'Annie Ernaux, l'estompant quelque peu, sans toutefois dénaturer le fond de son oeuvre et en mettant en relief son affection pour son père. # écrit le 23/10/24 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com
Il est possible que ce spectacle soit accessible à des spectateurs connaissant de façon approfondie l'histoire et la culture lituaniennes. Tel n'est pas mon cas et je ne suis pas du tout entré dans ce spectacle, me contentant d'apprécier la virtuosité dans la manipulation des marionnettes à fil. # écrit le 20/10/24
Comme il l'avait fait précédemment sur un autre sujet politique -le fascisme – , avec Edelweiss France fascisme, Sylvain Creuzevault m'a, avec son Banquet Capital, intéressé sans toutefois parvenir à me délivrer un message clair. Il nous donne envie d'en apprendre plus sur la révolution de 1848, sur les désaccords au sein de la gauche à cette époque, sur le procès de Bourges mais aussi sur la théorie économique de Marx, sans parvenir à être vraiment didactique, brassant nombre de sujets différents sans établir vraiment de lien clair entre eux. Par ailleurs, le dispositif bi-frontal, s'il est adapté à une scène de banquet, rend difficile la clarté du propos des comédiens lors des scènes de dispute. Alors, on ne s'ennuie pas mais on repart de ce banquet avec un sentiment de confusion qui domine. # écrit le 19/10/24
Voilà un témoignage rare, sobre, sombre et fort. Alima Hamel ne cultive pas le pathos ; pour autant, son récit est poignant, simple et indispensable. # écrit le 16/10/24
Le spectacle commence par une citation : " Aujourd'hui, nous n'avons besoin que de mots qui sauvent des vies. " Voilà qui forge l'urgence et la nécessité de ce spectacle, qui constitue un geste politique authentique et fort mais aussi un grand geste artistique. # écrit le 15/10/24
Sept chorégraphies de sept minutes, fort inégales, qui n'ont pas toutes parlé à mes émotions. J'en sortirai deux du lot : " Life in Lycra " expose le rapport de force entre un chorégraphe et un danseur. Cette pièce est pleine d'humour. " Dance me " est un joli duo plein de charme sur " Dance me to the end of love ". C'est tout ; le reste, au mieux, m'a laissé indifférent, voire m'a bien ennuyé. # écrit le 10/10/24