La proximité de la scène et des spectateurs peut, à premier jugement, intimider. Mais le spectacle commence et on pénètre aussitôt dans l'univers de la pièce grâce à l'orchestre. Le début est assez perturbant, malgré les régulières touches d'humour. Mais très vite tout s'accélère, s'intensifie, et on se laisse totalement emporter par l'action. Un début perturbant, une pièce drôle, cynique et intense, un dénouement à tomber à la renverse, une apothéose de sentiments, de folie et de clair-obscur. C'est une pièce contemporaine, certes, mais elle ne tombe pas dans la caricature du contemporain tordu et interminable. Ainsi le contemporain ce détache du " conceptuel ". Et le théâtre s'adapte à son époque. C'est donc une réussite totale pour la mise en scène, non pas prétentieuse mais intense, très drôle, et audacieuse ! Ça fait mouche, par au moins son dynamisme. Israël Horovitz a parfaitement recréé l'ambiance des quartiers populaires new-yorkais des années 60/70 dans sa pièce très originale et bien ficelée, avec des dimensions qui peuvent aujourd'hui faire rire, tout en utilisant certaines références comme le mouvement " black is beautiful ". L'orchestre blues-jazz est une formidable idée qui ne cesse de rythmer l'action et de planter le décor, de rendre l'ambiance encore plus forte. Les acteurs dégagent tous quelque chose de fort, mélangent aussi bien maîtrise de leur voix et de leur corps. Enfin le terme " acteur " s'accorde avec la prestation ! Leur proximité avec le public nous invite à s'intégrer dans l'ambiance de tensions mais aussi de folie. Nous aussi nous étions présents dans cet appartement, témoins et complices jusqu'à cette fin endiablée. (HS : jolie moustache.) Bravo ! A tomber sur le cul. Il faut le voir pour le croire. (Et ma voisine, qu'elle était belle !) # écrit le 13/07/13