Dessorties deslivresetmoi

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Comédie: Comme il vous plaira

-Shakespeare, en mieux = Shakesmeilleur ?
10/10

Il faut le savoir, le Théâtre Hébertot est l'un des seuls de la capitale auquel on peut se rendre les yeux fermés. Il le prouve une fois de plus, grâce à la stupéfiante mise en scène de Léna Bréban qui reprend le maître de la littérature anglaise avec l'une de ses comédies les plus savoureuses. Cette adaptation de Comme il vous plaira, signée Pierre-Alain Leleu, ce n'est même plus du plaisir, c'est de la jouissance à l'état brut. On baigne dans un univers travaillé, avec des décors et des costumes soignés. Autour de la remarquable Barbara Schulz, s'agite toute une troupe d'acteurs qui ne déméritent pas moins et nous régalent tous autant les uns que les autres. Pour ce qui est du texte, ce n'est pas pour rien si Shakespeare a un petit peu de notoriété. Ses comédies, il les rend vivantes, mais surtout comiques, avec des personnages bien marqués, aux contours caricaturaux. C'est à la fois drôle et moderne. Délicieux. Et lorsqu'on y associe de la finesse et de l'excellence, on obtient facilement un chef d'oeuvre et on comprend encore plus aisément pourquoi le spectacle avait été couronné de quatre Molières sur cinq nominations en 2022, avant d'être repris fin 2024. L'Angleterre a peut-être voulu prononcer le Brexit, mais qu'elle nous laisse accès à sa littérature, so... exquisite.
# écrit Dimanche


One Woman Show: Caroline Vigneaux dans In Vigneaux Veritas

-In vino veritas (ah, mais c'était un jeu de mots ?! ... excellent !)
7/10

Peut-on rire de tout ? Tout humoriste disant le contraire ne pourrait être pris au sérieux... Caroline Vigneaux débarque sur scène dans une espèce de survêtement blanc très décontracté, faussement désinvolte. Elle est bien loin, l'époque de la robe de justice, du temps où elle était avocate au barreau de Versailles... Il en reste malgré tout un phrasé, une diction et une intelligence incontestable, qu'elle donne presque l'impression de vouloir camoufler derrière cet air aussi cool (qui n'est peut-être finalement rien d'autre qu'un prérequis du stand-up ?). Tout se passe bien, ce qui, pour un spectacle comique, veut dire dans le rire, jusqu'au moment où... dérapage. Contrôlé pour l'artiste, mais inattendu et violent pour le public. Car, le "peut-on rire de tout ?", c'est maintenant que les spectateurs vont l'éprouver. Retour, non sur un, mais sur plusieurs moments de sa vie, où elle dévoile les agressions sexuelles dont elle a été victime. Dans la salle, c'est ce qu'on appelle les montagnes russes. De la gêne, des sourires, de l'émotion, parfois des larmes. C'est puissant. Poignant. Elle a pu être une femme de loi, une femme du show business mais elle est avant tout une femme. Tout court. Comme d'autres. Qui n'auront pas de scène pour s'exprimer, mais auront pu profiter de la sienne pour se faire entendre.
# écrit le 27/12/24


Théâtre contemporain: Dans les Yeux de Monet

-Monet, Monet, Monet
9/10

Pas de quoi crier "A bas !", même si le moment de vie de Monet qui nous est dépeint n'est pas le meilleur qu'il ait connu. Deux ans après le décès de son épouse, dans un manque d'inspiration profond et donc une remise en question totale, l'artiste est toujours soutenu par le célèbre marchand d'art, Durand-Ruel, à qui il doit beaucoup. Mais depuis la perte de sa petite femme, il lui manque cette petite flamme, qui ne demande pourtant qu'à être ravivée. Et si les meilleurs coups de pinceaux provenaient des plus beaux coups de foudre ? Dans la pièce de Cyril Gely mise en scène par Tristan Petitgirard à qui l'on doit notamment La machine de Turing ou encore La chambre des merveilles, trois comédiens se donnent la réplique et passent par tous les tons, dans une palette colorée d'humeurs, d'humour et d'amour. Grimpez à bord du Chevalet de Trois et laissez-les vous conter cette espèce de Monet, sans un sou et pourtant très cash, à travers un tableau de son existence où il mit toute sa foi dans la Cathédrale de Rouen. Un saut en Normandie qui vous fera voyager en co-voiturage avec Clovis Cornillac, Maud Baecker et Eric Prat : des impressionnistes du jeu qui font vivre le théâtre dans son instantanéité, tout en rendant grâce à un pointillisme pointilleux en toile de fond.
# écrit le 25/12/24 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com


Théâtre contemporain: La Maison du Loup

-À force d'y crier gare...
9/10

Quand on pense à Jack London, viennent instantanément des images de chiens et de loups bondissant dans la neige. La maison du loup, c'est justement le repère de l'écrivain, mal dans sa peau, en quête de gloire mais ne parvenant pas à trouver de solution pour entretenir et pérenniser sa renommée. Il vit avec Charmian mais reclus. Vidé. Jusqu'à l'arrivée inattendue d'un homme égaré, Ed. L'entrevue est explosive. Elle mène à des tabous et livre des secrets. Mais surtout, elle fait passer le vieux bougre par la case de re-départ. Anne Plantey, Amaury de Crayencour et Benoît Solès (à l'écriture et au jeu) portent un texte puissant, mis en scène par Tristan Petitgirard qui plonge le spectateur en immersion dans un décor invitant à l'évasion, là, dans une maisonnette reculée où c'est la chaise à bascule qui donne le rythme de cette Amérique loin des villes, profonde et sauvage, du début du siècle dernier.
# écrit le 26/09/24 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com


Théâtre contemporain: Oublie-moi

-Memo
7/10

Il y a des pièces qui ne s'oublient pas. Avec ses quatre Molières, Oublie-moi aura marqué les esprits. Malgré quelques passages superflus qui font durer le(s) début(s), il nous est donné d'assister à l'histoire de vie d'un couple dont les émotions sont d'une intensité folle, d'un bout à l'autre de la fiction. Elles évolueront, pourtant. Thierry Lopez, frappé par l'amnésie, passera pas toutes sortes d'étapes, parfois conscientes, souvent incontrôlables. Marie-Julie Baup sera d'un soutien inconditionnel, attirant l'empathie du public, dévasté et conquis à la fois. Dans un décor relativement sobre et une mise en scène d'une certaine originalité, ces deux acteurs se sont emparé du texte de Matthew Seager, In other words, qu'ils ont retranscrit sans trous de mémoire, afin de témoigner des ravages qu'une maladie peut procurer, arrivant comme un tsunami, à l'instar de la vague de compassion s'abattant sur les spectateurs, qui ont intérêt à savoir rester en apnée car, leur souffle, ils ne vont pas pouvoir le reprendre tout de suite. Pour rappel : une représentation dont on se souviendra.
# écrit le 21/08/24


Comédie: L'ile des esclaves

-Les arroseurs arrosés
9/10

Des maîtres, naufragés, arrivent sur une île, accompagnés de leurs esclaves. Ces derniers sont loin de se douter qu'ici, ce sont eux qui risquent d'avoir le bon rôle, car non seulement les moeurs mais même la loi veulent qu'ils échangent leurs statuts. Idéalement, les dirigeants devraient ainsi percevoir les choses autrement et, qui sait, peut-être se remettre en question. Evidemment, les servants jouissent de leur nouvelle condition, tandis que les privilégiés s'en lamentent. Marivaux joue avec ce fléau de Graal qu'est le pouvoir, rendant méchant quiconque le détient ou y parvient, quand bien même il était auparavant dans le camp des bons. L'auteur s'amuse avec l'évolution des personnalités, la rhétorique qui peut tout faire basculer, et pointe ainsi du doigt le thème de la nature humaine, sujet universellement abordé mais dont on ne fera jamais le tour complet. Les cinq comédiens se plient à des envolées lyriques dans une mise en scène simple mais originale, qui emprunte moins les codes de la commedia dell'arte que d'une possible atmosphère shakespearienne, au parti-pris fort d'avoir recours à un ton et un parler très modernes, frôlant parfois avec l'agressivité quand le texte initial a sans doute été écrit avec une intention plus burlesque. Voici en tout cas une troupe bien loin du naufrage, qui après avoir fait ses premières brasses à Sèvres, ira poursuivre sa croisière au Lucernaire : pour eux, c'est comme fouler les planches d'un paquebot, après s'être échappé des rondins d'un radeau...
# écrit le 20/07/24


Magie / Mentalisme: The Illusionists

-It's just an illusion...
7/10

Ils avaient conquis la France en rassemblant tous leurs talents et en misant sur leur complémentarité afin d'assurer un vrai show à l'américaine autour de la grande illusion. Quelques années plus tard, l'équipe revient, en n'ayant pris le soin de renouveler ni tous ses membres ni tous ses tours. Un peu dommage car même si l'on ne comprend pas exactement tout ce qui se passe, il est évident que la seconde fois, la magie opère un peu moins... surtout lorsque les numéros ne sont pas si nombreux que cela et que certains sont déjà vus... Mais à part ces petits désagréments, si les artistes ont bien un atout commun, en plus de leurs spécialités individuelles, c'est indéniablement de savoir travailler la mise en scène. De l'emphase, du suspense, de l'adrénaline, il n'en fallait pas moins pour mettre le feu dans la salle, à force de jouer avec ! Il faut dire que rien qu'en entrant dans le merveilleux hall des Folies Bergère, on n'a qu'une envie, c'est de gravir le grand escalier puis de se laisser happer par le spectacle. Dans cette nouvelle édition, on appréciera la part belle faite à plusieurs de nos compatriotes émérites, qui ont réussi à s'exporter avec leurs caisses à outils et autres cordes à leurs arcs, bien que, pour une fois, Paris ne semble pas aussi chic que... Broadway. A moins, bien sûr, que tout ceci ne soit qu'un mirage...
# écrit le 16/07/24


Théâtre contemporain: Le cercle des poètes disparus

-Une apparition poétique très carrée
10/10

Il n'est pas commun qu'un chef d'oeuvre au cinéma le soit aussi au théâtre, tout comme l'inverse d'ailleurs. Heureusement qu'il y a des exceptions ! Avec Le cercle des poètes disparus, le film laisse rarement insensible ; la pièce renouvelle nos émotions. Onze comédiens, uniquement masculins, se donnent la réplique dans un lycée d'élite. Les étudiants, réunis autour de leur maître emblématique, découvrent un enseignement peu académique mais absolument passionnant. Pour succéder à Robin Williams, place à Stéphane Freiss, charismatique, drôle et envoûtant. Avec lui, nous aurions tous envie de nous remettre sur les bancs de l'école et de revivre des moments de littérature, dans une atmosphère qui fait parfois penser à un roman d'aventures, presque comme Peter Pan et les enfants perdus, assis en rond dans leur grotte (et comme par hasard, c'est également un grand rôle qui a été interprété par ce même immense acteur américain). La mise en scène est savoureuse, chacun incarne pleinement son personnage, les décors apportent une réalité que l'on ne veut pas du tout quitter. La preuve, une standing ovation comme il n'en existe - et c'est bien dommage - plus beaucoup. Quand le meilleur du grand écran s'invite sur les planches, la magie n'a pas de limites. Et la poésie non plus, pour ceux qui se demandent à quoi ça rime.
# écrit le 11/07/24


Danse: Murmuration Level 2

-Danse Avec De l'Art
8/10

Est-il le fondateur de ce nouveau style de danse ? Ce n'est peut-être pas si simple à prouver. Sadeck Berrabah est en tout cas un pionnier que d'autres essaieront indéniablement d'imiter. Artiste dans l'âme, passionné de dessin au point de créer des chorégraphies à géométrie variable, il donne à voir le mouvement autrement. Même si sa troupe compte presque une cinquantaine de danseurs, ceux-ci ne se déplacent pratiquement pas sur scène. Mais ils l'occupent bien, essentiellement avec leurs bras et leurs bustes, qui s'articulent, laissant place à toutes sortes de figures, de vagues, d'histoires racontées avec une prouesse de synchronisation dans la simultanéité ou dans l'enchaînement, même les yeux bandés. Le chef d'orchestre compose et dirige avec une poésie toute particulière, une finesse millimétrée dont on calcule l'immensité, et bien que tout au long de l'oeuvre visuelle on ne puisse s'empêcher de chuchoter des "wouah" enthousiasmés, à la fin, on n'a plus du tout envie de murmurer, mais seulement de crier un immense "bravo et merci, l'artiste, pour ce que tu as créé !".
# écrit le 01/07/24


Théâtre contemporain: Biographie : un jeu

-Accrochez-vous !
7/10

Lorsqu'on n'est pas pleinement satisfait de sa vie, il faut pourtant s'y accrocher. Et surtout composer avec des éléments du passé que l'on ne peut plus changer. Et s'il en était autrement ? Si justement il était possible de revenir sur ces étapes hasardeuses, ces maillons ratés, ces virages que l'on a pris trop larges ou trop serrés ? En clair : si notre propre biographie pouvait être modifiée ? Autrement dit, imaginez qu'une équipe d'acteurs vous aide à recomposer les moments de failles, de mauvaises décisions, voire d'échecs de votre existence. Vous y joueriez ? En adaptant le livre de Max Frisch, Frédéric Bélier-Garcia s'essaie à sa première mise en scène. Et pour compenser la singularité du texte qui repose sur toutes sortes d'étrangetés, il minimise les risques en faisant appel à la sublime Isabelle Carré, l'une des meilleures actrices que l'Hexagone puisse compter, et à José Garcia qui souhaite délibérément s'écarter de l'humour pour aborder des sujets si ce n'est graves, en tout cas moins légers. Bonne pioche car avec ces deux pointures qui ne trichent pas, c'est un double six, qui permet de relancer. Sans eux, la difficile règle du jeu aurait sans doute été bien moins aisée à déchiffrer. Mais là, seuls les mauvais perdants refuseront d'admettre qu'ils ont gagné la partie, et en feront toute une histoire, alors qu'il suffit de la réécrire...
# écrit le 24/06/24



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